Résumé : De la fin des années 80 au début des années 2000, les travaux de Claude Raisky ont contribué aux premiers développements autours d’une didactique dédiée aux spécificités des contenus des apprentissages professionnels en formation initiale. Cet article s’appuie sur un entretien avec ce précurseur du courant de la didactique des savoirs professionnels et sur l’analyse des textes qu’il a produits, pour aborder quelques problématiques d’une didactique pour l’enseignement professionnel : la transposition didactique du travail pour la formation ; la modélisation de la complexité des situations et des savoirs professionnels ; la place des disciplines et le statut des savoirs technico-scientifiques dans l’enseignement professionnel ; l’évaluation des dispositifs de formations professionnelles ; l’épistémologie d’une didactique pour l’enseignement professionnel. Il met en perspective les propositions de cet auteur avec celles d’autres travaux passés et actuels conduits en particulier dans le champ de la didactique professionnelle.
Résumé : La dégradation des écosystèmes porte atteinte à la santé des humains notamment à travers l’émergence de maladies infectieuses. Pour y remédier, l’approche One Health qui reconnaît l’interdépendance de la santé des humains, des animaux et de l’environnement semble pertinente. Une telle approche de la santé implique la communication entre des acteurs différents, la co-construction des problèmes et des solutions et l’action collective. Elle bouleverse les valeurs et les dispositions de ces acteurs ainsi que les modes évaluatifs des actions menées. Les « éducations à », notamment les éducations au politique et au développement durable peuvent être mobilisées pour accompagner de tels changements. La phase diagnostique d’un projet d’éducation au territoire dans les Grands Causses (Aveyron) fournit l’occasion d’identifier les valeurs mobilisées et les dispositions essentielle à toute action en contexte complexe comme la pensée critique. Bien que les résultats obtenus soient prometteurs, la taille du jeu de données et les méthodes mises en œuvre ne permettent pas d’évaluer leur portée épistémologique et méritent d’être redéfinies avant de construire un indice agrégé qui soit un outil d’évaluation des approches one Health.
Résumé : La géographie est une science territorialisée qui repose sur la pratique de terrains : le géographe rapporte ce qui s’observe et le contextualise pour transformer l’observable ponctuel en une analyse d’ensemble. il quantifie le terrain pour objectiver et comparer. il remonte dans le passé pour proposer une prospective. il parcourt les catégories socio-spatiales pour les caractériser et les mettre en relation. L’article illustre cette perspective par une étude de cas impliquant des épistémologies des sciences de l’éducation et de la formation et une pratique géographique de terrain. il montre comment la pluridisciplinarité permet une interaction conceptuelle fructueuse et comment, en partant de problématiques socioprofessionnelles en éducation et formation, ce qui est défini comme un terrain d’étude peut être réexploré.
Résumé : Nous utilisons la philosophie de l’événement pour conceptualiser le politique dans la dialectique virtuel / actuel constitutive de l’événement Anthropocène. Investissant les domaines bio-géo-chimiques, culturels et scientifiques, nous actualisations l’évènement Anthropocène dans le domaine éducatif sous la forme d’apprentissages politiques. Ces derniers forment l’ancrage pédagogique et didactique d’une hétérotopie éducative : l’éducation politique en Anthropocène, dont l’éducation scientifique et les « éducations à », par exemple, ne cessent d’en actualiser des bribes.
Résumé : L’école rurale est l’objet depuis plus d’un siècle de débats sur sa capacité à proposer aux élèves une scolarité conforme aux attentes du modèle républicain de l’école publique. Les recherches sur les trajectoires scolaires des élèves ruraux ont montré la bonne tenue de leurs résultats, elles ont aussi souligné la modestie relative de leurs ambitions. Face à l’hétérogénéité croissante du « rural » et à la généralisation des modèles culturels, les politiques publiques, axées sur la réduction d’un prétendu « déficit socioculturel », se sont avérées inefficaces, et parfois même pénalisantes, dans la mesure où elles participent à la stigmatisation des territoires ruraux.