Résumé : Cette recherche clinico-théorique propose de rendre compte de l’importance du médium danse dans le cadre d’un atelier au sein d’un hôpital de jour pour adultes. Comment le corps morcelé et partant la psyché destructurée peuvent-ils se réorganiser via le mouvement dansé ? Comment l’articulation corps, espace, temps permet-elle de renforcer les assises subjectives ? L’auteur rend compte d’une expérience clinique groupale qui se réfère, dans l’après-coup, caractéristique d’une théorisation ancrée, aux recherches sur la « structuration dynamique de l’image du corps », menée par la psychanalyste Gisela Pankow, elle-même se référant aux apports théoriques de la philosophie heideggérienne et du courant phénoménologique. Elle propose ainsi une « contribution à la méthode de structuration dynamique dans les psychoses » (Pankow, 1956) et une phénoménologie clinique des expressions sportives, corporelles et artistiques, propres à penser le rapport entre corps somatique, corps psychique et corps érotique dans une perspective clinique psychanalytique dialoguant avec une approche phénoménologique.
Résumé : La formation psychanalytique de la thérapie ou de l’intervention auprès d’unités psychiques complexes, au-delà de l’individu seul, donc en groupe (couples, familles, équipes, institutions), requiert de mobiliser une pédagogie et des dispositifs adaptés à leur complexité isolant des dynamiques logiques déterminés par le sensori-émotionnel, le psychique et le symbolique. Cette différentiation implique trois temporalités distinctes, chacune déterminant une approche de formation propre. Cet ensemble doit être considéré comme le moteur de la formation de groupe articulé au contexte social institué. Cette différenciation permet de distinguer des processus thérapeutiques et de formation, toujours présents en groupe : résonance, transfert et analyse, repères clé du travail de transmission.
Résumé : Cet écrit témoigne de la pratique clinique d’une équipe de psychiatrie en détention, orientée par la psychothérapie institutionnelle. Il rend compte notamment d’une réflexion et d’un travail sur l’ambiance afin d’accueillir de manière contenante les patients, souvent psychotiques, au sein d’un groupe thérapeutique.
Résumé : Les MECS (Maison d’enfant à caractère social) telles qu’elles s’organisent de nos jours en France sont-elles suffisamment adaptées aux besoins des enfants/adolescents qui leur sont confiés et à leur mission de protection ? Comment se fait-il que la violence s’y propage aussi facilement ? Après avoir envisagé ce contexte particulier du placement avec son cortège d’impasse, nous suivrons le fil d’une écoute clinique groupale pour l’abord de la dimension transférentielle au sens large. La réflexion prendra appui sur certaines séquences de groupe conte. Nous mettrons en évidence ce phénomène de propagation migratoire, prenant sa source dans le vaste champ du transfert. Ces considérations utiles à la prise en compte de cette facette de la clinique institutionnelle caractéristique de ces déliaisons infernales et du péril de l’altérité, permettront ensuite d’entrevoir les réaménagements à envisager.
Résumé : L’œuvre de Charlotte Delbo illustre de façon exemplaire la condition des déportés. Dans un style sobre, plein d’émotion contenue mais dépourvu de tout pathos, l’auteure, résistante déportée à Auschwitz, décrit le quotidien qui est le sien et celui de ses compagnes. Deux thèmes se détachent de ses écrits : le thème de la solidarité groupale, et celui afférent de la tendresse. Dans des vignettes courtes et souvent terribles, Delbo, avec une tendresse exigeante, s’attache à sortir chaque individu de l’anonymat massifiant, pour lui rendre sa singularité, sa dignité et un peu de son histoire. Sans faire de la tendresse l’apanage du féminin, on peut affirmer qu’elle a partie liée avec le maternage primaire, dont elle conserve la force et la détermination. Le développement psychosexuel de la femme autorise le recours à une réassurance primaire par le toucher, le peau à peau, la tendresse, voire la sexualité, que l’homme se permet plus difficilement, du moins pour ce qui est de l’époque où Delbo écrit.