Résumé : Lila Mitsopoulou-Sonta, Vincent Di
Rocco, Le changement de paradigme dans les
institutions et la mise en pensée par le groupe
Dans ce texte, nous proposons une réflexion
sur l’accompagnement des équipes au sein
des institutions en souffrance suite aux
mutations sociétales des dernières années.
En appui sur une clinique auprès des
équipes au sein d’un grand hôpital, nous
observons les difficultés des équipes à
traiter les angoisses archaïques des patients
qu’elles accueillent. Nous pensons que
la mise en groupe et l’élaboration par le
groupe restaurent la groupalité interne du
sujet en appui sur la groupalité externe et,
de manière synchrone, la groupalité et les
liens intersubjectifs. Le groupe d’élaboration vient soutenir le rétablissement
d’une fonction intermédiaire entre le sujet
et l’institution, entre le sujet et la société,
permettant au sujet de trouver sa place au
sein de la dernière et de traiter les liens
institués.
Résumé : Emmanuel Gratton, Enfants séparés –
parents incarcérés – intervenants divisés.
L’homologie fonctionnelle du conflit
Une association chargée du maintien des
relations enfant-parent incarcéré a fait
appel à nous en raison de conflits au sein
de son équipe. L’article questionne l’homologie fonctionnelle, terme habituellement
utilisé dans le champ psychopathologique,
qui pourrait exister entre le public concerné
(enfant séparé, père incarcéré) et les bénévoles chargés de maintenir ce lien, eux-mêmes en conflit et/ou divisés. Après une
analyse de leur demande, deux journées
de formation-action auprès de l’équipe ont
été organisées en utilisant des médiations :
Adop’Images, mises en situation, dessins
semi-collectifs. Le résultat fait apparaître
la possibilité d’un lien entre l’histoire présente des familles concernées, l’histoire
familiale des bénévoles et leur (dys) fonctionnement institutionnel actuel. Ces facteurs auraient cependant seulement un
effet amplificateur car les problèmes rencontrés sont communs à toute vie collective, y compris celle de la famille.
Résumé : Dans cet entretien, Yves Clot traite de l’apport de la psychothérapie institutionnelle dans les pratiques d’intervention en psychologie du travail. Il nous raconte comment la clinique de l’activité s’inspire de la pensée de Tosquelles, avec d’autres, pour agir concrètement au service du développement de la santé mentale au travail.
Résumé : Si les recherches restent nécessaires en vue d’améliorer les connaissances et les pratiques cliniques, à travers cet article, des chercheures montrent que leurs mises en œuvre au sein d’un groupe institutionnel relèvent souvent d’un véritable défi. En effet, si la mise en place d’une recherche exploratoire au sein d’une institution médico-sociale peut témoigner en premier abord d’un dynamisme groupal ambiant, le risque de la prise de connaissance des résultats engendre bien souvent des résistances, en lien avec une mise sous protection de l’idéologie institutionnelle. Le travail de recherche se voit ainsi entravé, voire empêché. Un travail initial d’analyse du fonctionnement de base institutionnel (idéologie - hypothèse sur la nature du pacte dénégatif - contrat narcissique des professionnels, nature des alliances inconscientes entre professionnels et chercheurs, transfert de la problématique accueillie) s’avère ainsi précieux, cela dans un double objectif : celui d’une recherche menée à terme, mais aussi celui de préserver l’homéostasie groupale pour favoriser un processus de changement.
Résumé : La génération des travailleurs en santé mentale actuellement en exercice travaille dans
des institutions qui ont été créées par la génération précédente, celle de l’immédiat
après-guerre, qui a porté la contestation et la réforme de l’asile psychiatrique, unique
institution de soins dans cette discipline pendant un siècle et demi. Ces bouleversements ont abouti à la mort de l’asile, bien qu’à travers des chemins multiples et en
partie contradictoires. L’effort de transformation de l’asile a toutefois légué aux institutions qui lui ont succédé un sens du travail en équipe et une vaste utilisation des
médiations thérapeutiques. Les institutions issues de la réforme connaissent à leur
tour différentes formes de mort. Nous en isolons trois : le meurtre, la momification et
l’euthanasie, tout en rappelant que toute institution, en tant qu’organisme vivant, est
appelée à mourir un jour.