Résumé : À première vue, Vilfredo Pareto et Carl Gustav Jung sont situés aux antipodes dans la communité socio-scientifique moderne. Pareto était un autoproclamé « positiviste » et un homme de science qui, au nom de « l’observation empirique », n’évitait jamais l’opportunité de se moquer de tout ce qui était mystique, mythique et métaphysique. Au contraire, Jung était un étudiant passionné des recoins inconscients de la psyché, et aussi un explorateur enthousiaste des traditions et philosophies sacrées de toutes les cultures. Néanmoins, en termes de résultats finaux, Pareto et Jung ont identifié des forces psychosociales qui sont de manière frappante curieusement analogues. En substance, les résidus de Pareto et les archétypes de Jung sont étonnamment similaires. En outre, le fait de montrer comment leurs conclusions finales ont convergé suggère en soi que les instincts ou pulsions fondamentales qu’ils ont reconnus peuvent être notre véritable réalité psychologique, indiquant ainsi une solution plausible aux énigmes persistantes sur les motivations humaines.
Résumé : Cet article porte sur l’accompagnement psychologique, affectif et éducatif des enfants à haut potentiel intellectuel et/ou créatif dans le cadre d’une approche psycho-environnementale où le rôle de l’environnement familial est notamment interrogé. Dans un premier temps, l’évolution des concepts du don au haut potentiel est discutée. Puis, un modèle développemental est proposé sur le rôle des facteurs d’environnement dans l’expression du potentiel intellectuel et créatif de l’enfant. Ce modèle intègre les processus développementaux qui impliquent en particulier certains facteurs d’environnement (notamment l’étayage et stimulation de la motivation, l’enrichissement du milieu, la valorisation de l’effort, et l’apport d’un soutien) au sein de l’environnement familial, mais aussi scolaire et sociétal. Il permet d’ouvrir des perspectives développementales importantes, tant pour l’accompagnement psychologique et affectif que l’accompagnement éducatif des enfants à haut potentiel en particulier, mais aussi de tous les enfants et adolescents quel que soit leur potentiel.
Résumé : Introduction : chez les enfants, les effets bénéfiques d’une activité physique régulière sur la santé sont bien connus, tout comme les effets néfastes de l’inactivité et de la sédentarité. Par conséquent, depuis septembre 2022, les écoles primaires françaises sont dans l’obligation de proposer 30 minutes d’activité physique quotidienne à leurs élèves. Cependant, cette mesure se confronte à de nombreuses contraintes et peu d’écoles parviennent à respecter cette obligation. Pour faciliter l’implémentation de cette mesure, les exergames, ou jeux vidéo actifs, peuvent constituer un levier prometteur pour inscrire les activités physiques sur les temps scolaires. But de l’étude : l’objectif de cette étude est d’évaluer les effets perçus par les enseignants d’une intervention basée sur de l’exergaming, conduite auprès d’élèves de classes allant du CP au CM2, à raison d’une session de 30 minutes par jour, pendant 4 semaines. Pour cela, des entretiens semi-dirigés ont été réalisés avec les enseignants de chaque classe après l’intervention. Résultats : l’analyse de nos entretiens montre une augmentation perçue, en comparaison à avant l’intervention, de la motivation de leurs élèves pour les matières ciblées par l’intervention, d’un maintien d’un haut niveau de motivation pour l’activité physique, et d’une amélioration des relations entre les élèves. Conclusions : notre étude amène à considérer l’exergaming comme pouvant être un moyen efficace pour faciliter l’implémentation des 30 minutes d’activité physique quotidienne dans les écoles, mais aussi pour promouvoir la motivation et un meilleur climat relationnel. Par conséquent, ces résultats incitent à généraliser l’utilisation de ce type de dispositif.
Résumé : Cet article présente une investigation empirique sur le concept émergent de « sentiment de travail empêché » (STE) soutenue par une réflexion théorique. À partir des conceptions de Clot (2010) qui le met à l’origine de nombreuses souffrances au travail, nous proposons de le situer, au sein d’un modèle social cognitif, comme attente de résultat réprimée. Ainsi conçu, le STE trouve sa place au cœur de processus motivationnels potentiellement liés aussi bien à des éléments de santé psychique que de performances professionnelles. Un questionnaire de 70 items a été construit sur la base d’une pré-enquête ; les réponses obtenues auprès d’une population de personnes en activité professionnelle (N = 561) ont fait l’objet d’analyses factorielles. L’analyse sans rotation oppose la plupart des items à ceux exprimant de l’attente de résultat ce qui conforte l’approche théorique. L’analyse avec rotation Varimax révèle huit facteurs : empêchement par les collègues, par la charge de travail excessive, l’attente de résultat faible, le manque de matériel adapté, le manque d’autonomie, la santé défaillante, l’embarras et la communication déficiente. On ne trouve pas de différences de STE Général ou de ses facteurs selon le sexe et ces différences apparaissent très faibles selon l’âge. On relève quelques variations significatives de STE Général ou de ses facteurs selon le niveau de diplôme ou la catégorie socio-professionnelle des répondants. Le STE Général est significativement et négativement corrélé au sentiment d’efficacité personnelle, à la satisfaction dans l’emploi, l’engagement, la satisfaction de vie et le bien-être. Les facteurs du STE sont diversement liés à ces variables. Les limites de cette étude sont discutées ainsi que les perspectives qu’ouvre la prise en compte de ce concept pour les interventions en psychologie du travail.
Résumé : L’inactivité physique, qui concerne plus d’un quart de la population mondiale, est reconnue comme un facteur majeur d’incidence de maladies chroniques et de mortalité prématurée. Face à cette pandémie, le développement d’interventions favorisant l’adoption et le maintien d’un mode de vie actif est devenu une préoccupation majeure de santé publique. L’objectif de cette revue narrative est de proposer un état des lieux de la littérature existante sur les bénéfices des interventions utilisant les technologies numériques comme catalyseurs pour encourager l’adoption de modes de vie physiquement actifs, tout en identifiant les points de vigilance qui accompagnent leur déploiement. Les études montrent un effet modéré mais positif de ces interventions sur le niveau d’activité physique. Toutefois, si ces dernières se révèlent bénéfiques pour une majorité de personnes, indépendamment de l’âge, de l’état de santé ou de l’outil numérique mobilisé, les effets s’atténuent avec le temps et leur efficacité n’est pas avérée pour les individus ayant un statut socio-économique faible. Pour résoudre les problèmes d’équité en matière de santé, les recherches futures devraient se concentrer sur l’identification des outils numériques et des techniques de changements de comportements les plus adaptés à des populations spécifiques. Au regard de cet objectif, l’intégration des connaissances scientifiques et des modèles théoriques dans les outils et interventions numériques élaborés pour promouvoir l’activité physique reste insuffisante.